Devant les bibelots renversés, les cartons déchirés, les livres écroulés, j'éprouvai une perte, le sentiment que quelque chose de mon intimité était violée, méprisée . Que pouvait-on espérer trouver dans ce logement de célibataire, sans argent, sans attaches? Il me fallut faire une déclaration à la police. Mais à la question:
- Dans les jours passés, avez-vous rencontré des personnes nouvelles, avez-vous parlé à des personnes suspectes?
je ne pus répondre que non. Je n'allais tout de même pas parler de mes "loisirs" coupables, expliquer que moi-même je pénétrais chez des inconnus et m’enivrais de leur vie sociale.
Dans les quelques cartons qui représentaient tout mon patrimoine et que je trimbalais à chaque déménagement, je n'avais jamais rien gardé de personnel, ou si peu, si peu que je n'arrivais pas à mettre des mots sur ce qui aurait pu manquer lorsque je répondis aux questions de l’officier de police, une femme, qui enregistra ma déclaration.