- ... le créateur de cette maison.
Je restai silencieuse. Je regardai autour de moi à présent, m'intéressant plus à l'environnement qu'aux personnes. Nous étions dans un ancien hangar industriel. Des pièces avaient été délimitées par des cloisons coulissantes, reliées par des passerelles métalliques. Le gris dominait, le gris des murs et du sol, les vitres des longues baies agrandissaient l'espace. Il n'y avait pratiquement pas de meubles, ici ou là une console, une statuette, un luminaire métallique, une fourrure blanche jetée sur un canapé gris. Je n'aimais pas, non, et fus incapable de formuler le compliment que sans doute il attendait.
-Ah, oui...
Heureusement pour moi, un couple, chaperonné par un homme visiblement influent et assez ivre aborda l'architecte. J'en profitai pour m'éloigner, me dirigeai vers les vestiaires, récupérai mon bien, franchis le portail sans encombres mais non sans remarquer qu'une caméra avait dû enregistrer mon départ.
Je parcourus sans hâte la rue où chaque villa était bordée de hauts murs badigeonnnés et protégés par des grilles. Il faisait assez doux malgré un vent d'automne persistant, un de ces petits vents venus de la mer qui annonce la pluie. Je tournai à droite au premier carrefour, pris une petite rue qui ramenait vers le centre. Trop tard pour un autobus. Il me sembla, après avoir franchi un carrefour, qu'une voiture arrivait derrière moi, s'arrêtait trop longtemps au semblant de rond-point et quand je tournai à nouveau, j'entendis le moteur redémarrer.